Philippe Schoepen

jeudi 18 juillet 2024

Plaies mobiles pour revenir à Bruxelles

Je vous raconte mon expérience de navetteur-conducteur entre Berchem (Anvers) et Bruxelles il y a quelques années. Et mon réservoir de solutions est à sec, sans compter que je vis désormais à Namur, avec les travaux perpétuels sur l'E411 et le chantier du peu catholique carrefour Léonard.


Avertissement préalable

  •     Oui, je roule dans une voiture offerte par mon employeur.
  •     Oui, c’est un véhicule diesel, mais je roule ‘éco’.
  •     Oui, je prends aussi les transports en commun, je marche et certains m’ont cru voir rouler à vélo.
  •     Le train ? Euh…

Comme une à deux fois par semaine, je dois me rendre à Berchem au départ de Bruxelles. Itinéraire classique : direction les Quatre-Bras de Tervueren, le ring, l’E19, et basta.

51 ‘petits’ kilomètres. 35 minutes sans circulation affirme Google Maps. Ouarf.

L’aller se fait relativement sans encombre. Faut juste partir à la bonne heure et prier avant.

Le pire, c’est le retour, pour revenir dans ma ville chérie, Bruxelles, le plus ‘vite’ possible, dans le respect des limitations de vitesse.

L’analyse du ring (*)

Il fut un temps béni où le retour vers la capitale se la jouait cool. Je laissais mon pied droit sur la pédale des gaz, négligeant celle des freins. Eh bien oui, hop, je sortais à Sint-Stevens-Woluwe pour rejoindre le boulevard de la Woluwe et sa kyrielle de feux.

Ça, c’était avant.

Avant les travaux interminables (et ces déviations en forme de circuit de karting) du réaménagement du Boulevard de la Woluwe, commandés par la Région flamande. On n’est pas rentrés…

Pour les inconscients qui ne veulent pas se taper le ring, faites le test pour voir… Testez vos capacités de freinage pour impressionner votre copine. Car cela freine sec à un certain moment, vous verrez.

Vous l’avez fait. Très bien. Mais sans doute avez-vous oublié le récent chantier… du Boulevard de la Woluuuuuuuuuwe. Cette fois-ci, pour l’extension de la ligne du tram 94.

Sortie Sint-Stevens-Woluwe : NON, on vous dit !

J’ai tout essayé. Et vous ?

Le Graal : la sortie vers l’E40 ?

Un collègue futé, habitant la même commune que moi, m’a donné un truc infaillible. Je vous le confie bien volontiers. Il vous servira.

Je sors du ring pour reprendre l’E40 vers Bruxelles-ma-belle. Temps moyen entre la sortie et la porte de mon domicile : neuf minutes et trois petits feux. Faut juste pas revenir quand c’est la sortie des écoles. Et faire attention quand on quitte le ring puisqu’il faut passer de la 1ʳᵉ bande à la… 7ᵉ (sans déconner).

NON encore une fois, hélas. Les travaux du tunnel Montgomery en ont décidé autrement.

Le truc de dingue : sortir au carrefour Léonard

Oui, dingue. Mais NON.  (et encore plus en 2024 🙀)

Retour comme l’aller via les Quatre-Bras

Keep it simple ! Eh non, puisque les ralentissements se produisent déjà après la sortie E40. Perque ? Ben, le tunnel-aisselle sous ces quatre bras, et sans doute aussi la construction d’un écoduc à Groenendael ? Coa ?

Et puis se taper l’Avenue de Tervueren à 70 puis 50 km/h, être le seul à le faire surtout, ça craint.

Ouais, Weeeeeezembeek

ZE solution. Dé oplossing. Uitrit Wezembeek, richting Kraainem, neem verder de « rue de la Limite » (je repasse au français), avenue de la Perspective, la rue Verheyden pour rejoindre la longue avenue Grandchamp (vous notez ?) et enfin l’avenue Parmentier via la longue avenue Grandchamp et le boulevard du Souverain. Des feux sympas, un trajet bobo et relax.

Sauf.

Sauf que depuis quelques jours, la commune de Woluwé-Saint-Pierre a changé le sens de circulation de l’avenue Verheyden.

Donc NON, une fois de plus.

Circulez.

Ou aidez-moi.

(*) pas de moi, mais sorti d’un sketch radio de Jannin & Liberski

vendredi 12 juillet 2024

La chine est née dans l'Antiquité

J’ai fouiné le mot chine sur le web. Il pourrait venir de Qin, (l’empereur Qin Shi Huang) prononcé Tchinn. En son temps (deux siècles avant Jésus-Christ, les Chinois disaient habiter le centre du monde, l’Empire du milieu. Plus de deux mille ans plus tard, où en est-on, à votre avis ?


En 1973, l’homme politique Alain Peyrefitte sort un best-seller au titre choc et prophétique  : « Quand la Chine s’éveillera. »

Moi, je ne fais pas de politique, hein, je tourne et joue autour du mot Chine. Ou alors c’est lui qui tourne autour de moi, en s’immisçant dans tous mes faits et gestes, dans ma vie privée, ma santé et mes loisirs.

Maligne China


La Chine arrive, non pas à pied (contrepèterie) mais en avion, en bateau, en train, en drone, en fusée, en franchissant sans relâche nos fragiles murailles.

Maligne, elle a tout compris, copié, reproduit.

Elle a marketé le communisme et socialisé le capitalisme. Elle s’(ex)porte bien. 

Au four et au moulin, elle produit, elle vend, et nous la consommons.

Les points sur l'Asie

Je mange Chinois, commande des numéros, 24, 53, 64… Les plats sont servis à la baguette.

Je me détends Chinois. Je passe des heures sur mon smartphone fabriqué en Chine par des petites mains payées trois fois rien.

Je m’habille Chinois, sans trop penser aux coûts-humains.

Je pense au continent de mon cœur, la Pompe Afrique, la préférée des hommes d’affaires du Soleil levant-des-capitaux.

Et le covid, la santé dans tout ça  ? 

Ben, je tombe malade Chinois. Enfin, pas moi, je touche du bois de chez nous, mais quelques millions de non-Chinois.

Alors, je me soigne Chinois. Avec mes compatriotes belges, nous mangeons 8 milliards de pilules asiatiques chaque année.

Pour me protéger du corona, je me masque Chinois. Je me ferai sans doute vacciner Chinois. Le poison et les remèdes, tout-en-un c’est tellement mieux, les Chinois sont merveilleux.

Sinon, je mange un mandarin tous les matins. Bourré de vitamine C.

Et, pour oublier tout ça, je pratique le Tai-chi-chuan ou encore la méditation chinoise. La boucle est bouclée.



dimanche 30 juin 2024

Zélande : que dites-vous d'un bon polder ?

Au lieu de publier des photos éphémères sur Meta, je préfère vous raconter mes voyages au long court ou courts ici, ça vous va ? We vliegen erin. In Zeland.

samedi 15 juin 2024

Ce Meetic est too much, ce Meetic est trop...

 

Je voulais parler des rencontres virtuelles, mais ce sont encore les femmes qui en parlent le mieux. Ma pote Chantal V. vous raconte ses péripéties sur Meetic. 

dimanche 2 juin 2024

L'employé qui était trop âgé

 Passé 50 ans, on est soi-disant trop vieux pour travailler. Pourtant, qu'est-ce que les quinquas génèrent !

OK, c'est une vanne, mais lisez ceci, surtout vous les HUMAN ressources et autres consultants tirés aux quatre épingles avec vos portables et votre sourire Colgate. 


image via IA Leonardo


Lisez ce cas édifiant de Steve, 58 ans. Il est graphiste dans une grande société. 

Un jour, on lui propose un plan de départ. Le paquet quoi, accompagnement, training pour parfaire ses skills, de l'outsourcing aux petits oignons. 

Il a 58 ans, mais il est en pleine forme. Il regrette de devoir partir. Il envisage une autre vie professionnelle là, tout près. Travailler disons encore 2,3 ans au moins chez un employeur, perque no

Par ailleurs, il passera beaucoup d'examens dans différentes boîtes. 

De plus, il a accumulé de l'expérience, il travaille vite et bien et rêve de se perfectionner dans de nouvelles techniques digitales. 

Eh bien les réponses furent, je vous le donne Émile : 

NON NON NON. 

En grattant un peu, il comprend : il est trop ÂGÉ, TROP vieux. Alors, vous allez sans doute penser ou me répondre :

IL COÛTE TROP CHER ! 

Eh bien non : il était compétitif avec les plus jeunes, c'était dans le deal de son pack de départ. 

Alors, chers professionnels de la profession des talents jeunes et grands, sachez que moi, j'ai tout prévu. Quand je serai grand, je serai freelance. 

Ainsi, vous paierez mon tarif pour un service pro. 

Et vous, chers pré-seniors ou jeunes travailleurs, préparez votre avenir dès maintenant, sur le plan financier aussi et surtout, car vous allez subir quelques intempéries.

dimanche 28 avril 2024

L'Ange et le Modèle

 


Le Modèle entre dans le domaine de l’Ange, un vrai décor de cinéma. 

Le Modèle retrouve le bois et le silence de son ancien logement, sous les combles de Bruxelles. 

Il perd aussi 30 ans, ce qui est bien utile dans son ascension vers le 4ᵉ étage de l’Ange. 

Arrivé au ciel, le Modèle est pris en main, comme un invité de haut rang. 

Le Modèle regarde ce lieu aussi créatif que bien rangé. 

L’Ange, elle, prend son objet préféré, ce fameux boîtier noir et argentique qui ne la quitte jamais. 

Elle va capturer le Modèle, mais d’abord, elle doit l’apprivoiser. Elle l'hypnotise par ses gestes, précis, et sa voix claire et douce. 

Le Modèle se laisse emporter, lui qui se sent toujours maladroit et emprunté, cachant ses failles avec son humour, parfois balourd. 

L’Ange avait vu juste. En quelques minutes, l’âme du Modèle est capturée. 

L’Ange sourit, heureuse du résultat, comme le Modèle qui se découvre en autre homme, ni plus ni moins que lui. 

La dernière prise se fait sur le nuage en coton gris-blanc de l’Ange. Le Modèle découvre un nid entre bois et ciel, tout aussi calme que la pièce principale de l'Ange. 

Le Modèle pense à ce cadeau béni des dieux, des portraits de lui, si timide pourtant, qu’il pourra, c'est son côté audacieux, exploiter pour sa visibilité dans sa nouvelle ville de cœur. 

Le Modèle prend congé de L’Ange, et descend quatre à quatre les marches vers le dehors, vers sa nouvelle identité d'humain transformé. 


Crédits photo : Manon Anslot. Allez-voir son travail sur Insta.


dimanche 28 janvier 2024

J'ai failli travailler dans le porno.

Non, je ne vais pas vous raconter mes ratés en interview alors que je cherchais un travail à plein temps, voici plus de 25 ans. Je vais vous décrire un lieu particulier que j'ai fréquenté, le temps d'une interview insolite.


1991. Cela fait un an et demi que je travaille chez un courtier en assurances. Je fais de la gestion de portefeuille, de l'accueil clients et de la petite comptabilité. Un jour, mon patron me convoque :


"Philippe, tu me coûtes trop cher."


Moi : "Vous êtes sûr ? C'est moi qui établis les fiches de paie, cela m'étonne, voyez-vous."


Lui : "Je vais recruter un commercial."

À mi-temps, pas de pause

Une demi-heure plus tard, me voilà salarié à mi-temps. Je passe toutes mes après-midis à chercher un job dans le secteur financier bruxellois.

Peu de temps après, je suis convoqué par une conseillère de ce qui s'appelait alors l'ORBEM (devenu Actiris entre-temps).

"Voilà Mr Schoepen, une société de cinéma cherche un comptable. C'est tout près d'ici, boulevard Adolphe Max."

Je me présente à l'heure et au jour dit boulevard Adolphe Max. Moi qui pensais arriver à la caisse du célèbre complexe Marivaux, je me rends compte que l'adresse héberge un cinéma d'un autre genre.

Prendre ma carrière en mains


Toujours actif en 2017...


Beaucoup moins de textes, beaucoup d'actions... Pas de cinéma d'auteur, mais des scènes avec beaucoup de longueurs... Des histoires avec queues et têtes...

Vous avez compris : il s'agissait d'un cinéma porno : le Paris.

Je porte les vêtements de l'emploi, un gigantesque pardessus gris clair. Par chance pour l'intervieweur, j'ai des habits classiques en dessous.

Je me présente à la caisse, un peu penaud : "Madame, je viens pour la place de comptable." Je n'ai, à ce moment, pas la pensée coquine de vouloir m'annoncer comme candidat acteur hot.

Montée vers le 7e ciel ?

Elle m'indique une porte sur la droite. Je l'ouvre, monte l'escalier en colimaçon. Les murs sont poussiéreux. Je remarque une jambe en carton-pâte d'une femme en porte-jarretelles d'au moins trois mètres de haut.

L'homme qui vient m'ouvrir est on ne peut plus sérieux. Je ne rêve pas. Je viens chercher un emploi de comptable. C'est la vraie vie.

Il est très cordial et me fait visiter les bureaux. L'endroit est constitué de grandes pièces genre maison de maître. Tout est bois, dorures, marbre. La femme de ménage n'est sans doute plus venue ici depuis des mois.

J'arrive dans ce qui devait être à l'époque un salon. En plein centre, une table rectangulaire immense, avec des dizaines de documents étalés. Au bout de la table, une fille, entre 25 et 30, plutôt jolie, confrontée à un gigantesque puzzle comptable.

Un job au poil ?

Je suis ensuite mon hôte dans son bureau. Je passe un bref examen de comptabilité que je réussis les yeux fermés.

C'est l'heure de rentrer dans le vif du sujet. L'interviewer me raconte que ce cinéma fait partie d'un conglomérat de trois sociétés. Ma mission, en compagnie de l'employée aperçue plus tôt : réconcilier la comptabilité, en vue peut-être d'un prochain contrôle.

L'interview se poursuit :

"Vous êtes célibataire ?"

"Oui"

"Vous êtes prêt à travailler les soirs et week-ends ?"

"Euh, certes, tout dépend des conditions."

On passe au volet rémunérations. Mon interlocuteur fait la moue, "vous savez, Monsieur Schoepen, mes employeurs n'ont pas tout à fait la même notion que vous et moi d'une rémunération conforme au barème pour ce type de travail."

En gros, il me proposait le tiers d'un salaire pour un gradué (BAC+3).

"Je comprends tout à fait si vous refusez à ce stade, Monsieur Schoepen."

"Je pense en effet que nous devons arrêter ici."

Coïtus interruptus...

J'ai la grève !

GRÈVE  : (n.f.) plage. Ou plage horaire pendant laquelle on ne fait rien.