Philippe Schoepen

dimanche 31 décembre 2023

Je ne veux pas de vos vœux !

VŒU : n.m signifiant promesse, souhait ou désir. Mot tellement galvaudé ces jours-ci qu'il en ressortira lessivé, quelques jours plus tard. Le pauvre, lui qui était déjà ligaturé.

lundi 18 décembre 2023

Philippe Schoepen, 59 ans et demi

J’ai eu 59 ans en 2023, mais je ne les fais pas. C’est en tout cas ce que dit mon entourage bienveillant. "Tu ne vieillis pas, Phil, tu mûris". Ouais, dans 20 ans, je mûrirai peut-être. Coup de gueule sur maintenant.

vendredi 8 décembre 2023

« Plaisirs d’Hiver », malheurs divers

En sortant du métro Sainte-Catherine qui, déjà, ne respire pas la joie, je débarque dans un faux monde. La fake news du plaisir, l’imposture du loisir bon enfant. Bref, je n'ai pas aimé ces « Plaisirs d’Hiver ».

J’en peux plus les gars !

J’ai mal à ma Place sainte, Catherine !!

J’ai mal à ma Bourse, ouille !!!

J’ai mal à mon piétonnier !!!!

« Plaisirs d’Hiver » mon cul, ouais. #WinterProut même.

La deuxième phrase du site de l’événement (finement décoré par une neige électronique) donne le ton en 2017 : c’est long comme un anaconda, ce marketing-boudin sonne faux :

« L’ambiance feutrée et joyeuse des Plaisirs d’Hiver enveloppera les visiteurs venus de toutes parts : lumières féeriques en provenance du Grand Nord (NDLR – ahahahaha), activités culturelles et ludiques, mets gourmets, idées-cadeaux originales (NDLR – ahahahaha), et nouveautés (NDLR – efface !), attendent les visiteurs pour des moments de partage inoubliables. »

Un marché feu d’artifices de toc : de l’authentoc

Photo schief, c’est voulu.

Tout pue, tout suinte, tout exsude le chiqué sur ce marché contrefait.

Admirez ces cabanes à la queue leu leu, comme des cellules de faux bois, avec des guirlandes cheap, du tapis rouge bruni par la boue, ces toiles blanches sur tous les toits (LA NEIGE !!!).

Cette musique de Noël (bel oxymore). ET MERDE QUOI, NE MASSACREZ PAS « LAST CHRISTMAS » de George Michael !

Qui prendra du plaisir ?

Non mais franchement, qui va acheter ces babioles seulement bonnes à décorer votre cave moisie ?

Cela fait peur aux oiseaux, ça ne fait pas rire les enfants.

Qui va claquer son fric pour acheter des objets réalisés sans doute par des enfants pour des salaires de misère ? 

Heureusement pour ces derniers, ils n’auront jamais l'occasion de saluer ce Père de Noël de pacotille, cette ordure.

Qui veut déguster cette boisson infâme qu’est le VIN CHAUD ? Encore heureux qu'il ne soit pas bleu ?

Qui peut se risquer dans cet enfer olfactif sans subir les effluves écœurantes de churros, tartiflette, quiche, gambas portugaises et autres sandwichs au thon ? 

Ce tour du monde culinaire de la tartufferie me donne la nausée.

Un ours brun (LOL)

Ce ne sont pas les ketches de Bruxelles, c’est la quiche du mauvais goût.

Heureusement, toutes les fêtes commerciales se consument. ((NDLR – partage si tu as compris)

Cela dit : bonnes fêtes à toutes et à tous, dans le respect et la paix de chacune et chacun. 

Je vous laisse avec George.




dimanche 3 décembre 2023

Embrasons-nous devant la glace

 

L’écrit court, toujours. Voici une compilation de #6mots, exercice d’écriture créative sur le réseau social X, ex-Twitter

Six fois quatre fois six mots, cela crée une petite histoire imaginaire. Essai de frapper l’émotion au début de chaque paragraphe. 

C’est vous qui appréciez ou non.


#Seaview – Félix © Étienne Buyse, 2018 – www.etiennebuyse.eu


Nous nous rencontrâmes sur une page
Le préambule écrit vite, sans ratures.
Le corps du récit, fougueux, volage
Las, elle tirait trop la couverture.

Rencontre fulgurante dans le train bleu
Passion grande vitesse, passage à nouveau
Déjà, désir ardent : créer à deux
une destination commune, un Nous beau.

Ton odeur, ta chaleur, ta fraîcheur
Tes courbes adroites, tes sottes envies.
Appelle, appelle mes cinq sens chercheurs
Éteins ce jour, allume notre nuit.

Ce sentiment de déjà-vu inédit
Cette couleur de peau, boutons roux.
Ces notes trop hautes, si mimi
Cette chanson si love in you.

Embrasons-nous devant la glace, sans fin
Heureux de voir, enfin, notre nous.
Couchés, caressons nos pays sauvages, mutins
Perte de contrôle, on s’en fout !

J’aimais la texture de tes mots.
Ton silence à goûter le souffle.
Nos petits moments, ces intimes bruissements
Comme si le temps voulait enregistrer.

Mes rêves s’arrêtent toujours à toi.
Clapotis de vagues d’un autre âge.
Réveil sans nous, bougon et flagada
Cette nuit, désir d’un nouveau mirage.

samedi 18 novembre 2023

Karel "Charlie" De Wulf : "La guerre est une absurdité"

 Je l'appelais "Parrain".  Le patriarche. 

Il a tout réussi dans sa longue vie : famille — armée — diplomatie — patrie.

Ce superbe Belge n'aura raté que la barre fatidique des cent ans, ceux qui mettent les plus-que-seniors dans le journal. 

Karel 'Charlie" DE WULF - 12/08/1924 - 26/10/2023

Je vous raconte trois anecdotes sur mon Oncle Charles, avant de laisser le clavier à celui qui lui succéda au poste de Président du Conseil Supérieur des Invalides de Guerre et des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Je le remercie pour son très beau texte.

L'autre Charlie

J'ai quoi, sept ans ? Je suis à Oudenburg, ancien village romain, à quelques kilomètres de la mer du Nord. À la suite d'une bêtise de gamin, ma grand-mère Irma me tire les oreilles avec cette menace : "si tu n'es pas sage, j'appelle Charlot !"

Ensuite, moi de me demander pourquoi ma bobonne Irma Claeys va convoquer l'irrésistible clown pour une punition incongrue.

Jacques, François, Valéry, Georges et Charles

Noël 1981. Les élections de mai 1981 ont livré un verdict tel un tremblement de terre chez nos voisins que mon oncle connaissait si bien. Nous sommes en famille chez lui, et je m'ennuie. Il me demande, comme à chaque fois, de lui raconter ce que j'étudie. Je lui glisse que je dois réaliser un travail en histoire sur les Présidentielles françaises, mais que je n'ai aucune inspiration. Internet et ChatGPT n'existent pas encore.

"Gamin (il m'appelait 'Gamin' jusque fort tard), va me chercher du papier et mon stylo !" Je m'exécute. Ainsi, le voilà qu'il remplit, sans s'arrêter ni respirer, une vingtaine de pages, passant de Marchais à Chirac en passant par Mitrand (Mitterrand :-)) et Giscard d'Estaing. Personnalité, programme économique, perspectives. Tout y est. Je fus brillant à l'oral, grâce à lui, tout en prenant la posture de VGE, avec ma taille de géant de 18 ans.

Le vieil homme et l'amer

Je remonte le temps, j'ai huit ans, à Middelkerke, au pied du building dont j'ai oublié le nom et dans lequel il avait un appartement, de mémoire au cinquième étage.

Lui et moi avons décidé de construire une muraille infranchissable avec des tours de contrôle sur la mer qui nous menace. Deux pelles ne sont pas de trop pour construire la plus belle des fortifications du monde libre.

La mer est irrésistible, ses vagues lèchent notre création, inlassablement. Notre sable, tel un ciment blessé, résiste mollement, jusqu'à laisser entrer l'ennemi à l'intérieur de notre domaine. Je reste sur les marches, gamin impuissant. 

Alors qu'il y a plus grave.

La mer vient d'emporter Charlot.

***

In memoriam, Charles

Chère famille, chers toutes et tous,

Le papa, grand-papa, parent, ami ou connaissance qui repose devant nous était clairement un « homme hors du commun ».  À plus d’un titre.  

Permettez-moi de m’adresser une dernière fois à lui, lui qui m’a mis dans ses pas comme président du Conseil Supérieur des Invalides de Guerre, Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Monsieur le Colonel,

Né le 12 août 1924 à Westende, vous vous êtes éteint à 99 ans.  A un âge où vous étiez un des derniers à avoir vécu les réalités de la Seconde Guerre mondiale.  

Votre parcours est hors norme, tant avant qu’après votre engagement au sein des Forces armées belges en 1945.

Une mutation de votre papa, technicien des Chemins de fer, vous fait quitter votre Flandre occidentale natale pour rejoindre Tournai, où vous passerez votre adolescence et suivrez vos études secondaires.

Scout, vous apprenez à connaître les coins et recoins de la région.  Alors que vous n’avez pas 20 ans, cette connaissance du terrain vous amène à prendre part à de premières actions de résistance : vous participez activement à la réception de matériel et de personnel parachutés en provenance de l’Angleterre.  Vous êtes arrêté et envoyé quelque temps en Allemagne dans le cadre du travailleur obligatoire.  Vous revenez en Belgique avec l’idée de rejoindre Londres.

Inscrit à l’Université d’Anvers, un prétendu travail à caractère académique à l’Université de Montpellier vous permet de partir pour la France au printemps 1944.  Le 6 juin 1944, vous vous trouvez à Caen, à proximité immédiate des plages du débarquement.  Avec un certain culot mais aussi une assurance certaine, vous allez au-devant des troupes débarquées et parvenez à vous faire attacher au Quartier-Général d’une grande unité britannique.

S’étant rendu compte de votre bonne connaissance de la région de l’Escaut, objectif suivant dans leur progression vers l’Allemagne, les Anglais vous font suivre une formation d’agent du Secret Intelligence Service pour être envoyé en Belgique occupée et préparer des opérations.  Le recul des Allemands vers l’Est, finalement plus rapide qu’attendu, rend ces opérations d’infiltration inutiles.  Vous quittez dès lors le service des Anglais et vous engagez en janvier 1945 dans une armée belge en pleine reconstruction, appelée à renforcer les armées alliées.

Volontaire de guerre au 10e bataillon de Fusiliers, vous entrez en campagne en février 1945 au sein de la 3e armée américaine du Général Patton.  De mars à mai 1945, vous participez aux opérations de nettoyage effectuées par votre unité entre le Grand-Duché de Luxembourg et le cœur de l’Allemagne.  Vous y êtes blessé.

Vous n’avez jamais voulu vous exprimer sur cette période de votre vie.  Pudeur d’un homme sensible derrière la cuirasse, que la rudesse de la guerre aura heurté.

Cet engagement actif comme Volontaire de guerre vous permettra de bénéficier du statut de reconnaissance nationale.

Le conflit terminé, vous choisissez de rester au sein des Forces armées belges et devenez sous-lieutenant en 1946.  Officier du corps des Troupes Blindées, vous êtes nommé au grade de colonel en 1972 et êtes admis à la pension en 1980.

Une carrière bien remplie au cours de laquelle, notamment, vous avez été Attaché militaire belge à Londres et commandant de l’Ecole des Troupes Blindées.  Un parcours ici aussi peu ordinaire puisque vous avez été mêlé à l’acquisition du matériel majeur mis en œuvre par les troupes blindées durant les années 1970 à 2000, le char Leopard d’abord, le véhicule de reconnaissance CVR-T ensuite.

Une fois admis à la retraite comme militaire, vous êtes resté tout sauf inactif.  Vous avez accompagné les associations patriotiques mais, surtout, vous avez été Président du Conseil Supérieur des Invalides de Guerre, Anciens Combattants et Victimes de Guerre, jusqu’au 1er janvier 2020, alors âgé de plus de 95 ans.  Sous votre présidence, le Conseil Supérieur a rendu de nombreux avis sur des projets de textes de loi ou de textes réglementaires concernant tout ou partie de la communauté des victimes de guerre.  La caractéristique constante de ces avis aura été la clarté, la juste balance des intérêts en jeu et le souci de l’équilibre entre tous les groupes de bénéficiaires d’un statut de reconnaissance nationale, sans avantage ou désavantage particulier pour l’un ou l’autre.

Monsieur le Colonel, vous resterez dans nos mémoires pour votre engagement déterminé envers notre Pays et ses habitants.

Lors d’un de nos derniers entretiens l’été dernier, vous m’aviez indiqué avoir le sentiment, à 99 ans, d’être le dernier encore en vie et d’avoir été oublié par Dieu. Dieu ne vous a pas oublié. Qu’Il vous garde.

03/11/2023

Colonel BAM e.r. André Fontaine

Président du Conseil Supérieur des Invalides de Guerre,

Anciens Combattants et Victimes de Guerre


Quand un jour, tôt ou tard, il faut qu'on disparaisse, quand on a plus ou moins vécu, souffertr, aimé, il ne reste de soi que les enfants qu'on laisse et le champ de l'effort où l'on aura semé.

(Charles de Gaulle) 

 


dimanche 5 novembre 2023

La sale aire de la peur

Décembre 2015. 20 h 15. Paris est encore loin. Nous arrivons sur l’aire d’autoroute, une parmi tant d’autres du Nord-Pas-de-Calais. Un très mauvais choix que de m’arrêter là.

Avertissement : toute ressemblance avec des personnes ou des lieux ayant existé… eh bien ! je continue de flipper.




L'arrivée

Le parking est étroit et peu animé. Je le remarque à peine. Mon objectif : me restaurer vite fait avant de gagner la Ville Lumière.

En entrant, je me dirige vers la gauche. En sortant, je me suis rendu compte que j’aurais dû me diriger vers la droite. 

En effet, à droite de ce bâtiment caché de l’autoroute, un lieu éclairé, moderne, des rayons remplis, des prix prohibitifs.

C’est lumineux, agréable, connu. On pourrait même y rester pour un p’tit café. 

J’ai pu vérifier, avant de quitter cet endroit, la politesse de la caissière. 'Bonne route’ me dit-elle après m’avoir chipé avec avidité mon billet de 20 euros.

C’est presque trois fois plus que la cerbère d’en face me soutirera. Un lieu proche de l’hétéropie*. Un endroit qui a ses propres codes, mais dans une autre dimension, avec d’autres ambiances.

Se faire servir d’abord. 

Devant le regard lourd de la vendeuse-serveuse-maitresse de cette station-sévice, nous devons choisir notre repas. Vite. 

Je prends le sandwich le plus frais à mes yeux. Le plus épais aussi pour ne pas devoir choisir un dessert que la personne armée d’un outil de l’autre côté du comptoir m’incite à choisir de sa voix basse, mais sévère.

“En menu ? “EN MENU ?” Je n’ai pas le temps de dire oui ou non, de réfléchir. Ma voie de sortie ? Tout accepter, payer, fuir loin. 

Vers Paris l’accueillante, malgré tout ce qu’on a écrit sur elle et les tragiques événements de novembre 2015.

Ma famille ne m’aide pas, ne se doutant pas de la dangerosité de notre situation. “Mmmh, j’hésite entre un cookie et une tarte, c’est un cookie avec du chocolat noir, M’me ?” Je pense un instant à déshériter la responsable de cette phrase suicidaire. 

La M’me au costume de pompiste laisse d’ailleurs tomber son outil de travail par terre. Je vérifie qu’elle ne va pas le réutiliser. Elle remplace l’objet avec beaucoup de difficulté, me semble-t-il. 

Peut-être parce qu’elle a vu la seule arme que j’avais en moi à ce moment-là : un sens inné pour le contrôle de la propreté.

La propreté avait pris congé ce jour-là. Les toilettes dames étaient toutes en panne, ce qui amenait le sexe faible à passer de l’autre côté de la rive. Chaos olfactif et visuel en perspective.

Très peu de monde autour de notre table. Oui, j’avais pris soin de nous installer en plein milieu de la cantine.

Sur notre gauche, un couple de Français, elle est voilée, lui presque chauve et légèrement barbu, avec un gamin d’un an sans doute, silencieux. Pas normal, ce silence. 

Derrière nous, trois Français d’une cinquantaine d’années buvant un café et les paroles d’une téléréalité avec assiduité.

Devant moi et derrière mon épouse, un homme ou une femme, je ne le sais pas encore, en affaire devant des feuilles chiffonnées remplies de chiffres. 

Parfois un regard dans ma direction, un regard sans vie.

“Qui va un jour vouloir passer son réveillon de Noël dans cet antre ? Personne. Jamais.”

Je ne suis pas à mon aise. Cet endroit a sans doute servi dans un décor de film d’un copieur de Tarantino, je vais voir débarquer flingues ou caméras. 

Rien de cela, le seul média, c’est le son de TF1 dans cette pièce si bizarrement décorée. Aux murs, des tableaux représentant ou des hommes ou des animaux. Ou un mélange des deux. 

Je cherche le nom de l’artiste torturé quand la femme (oui) au regard éteint se lève et va rejoindre sa complice derrière les sandwiches (a)variés.

C’est lorsque je finis l’éclair au chocolat cuit/surgelé/décongelé que je me dis : c'est impossible, cet endroit est un cauchemar. 

Ce bâtiment a dû être construit sur les restes d’une centrale nucléaire, elle-même érigée sur un ancien cimetière. Et que l’on a peut-être avalé des choses pas très catholiques.

Sur la table, tiens, de la publicité. MENU SPÉCIAL NOËL : 35 euros. Je me pose la question : “Qui va un jour vouloir passer son réveillon de Noël dans cet antre ? Personne. Jamais.”

Nous quittons les lieux cauchemardesques après avoir goûté un peu du paradis d’à côté. 

Je suis presque étonné que rien n’ait bougé sur le parking. Ni effraction, ni vol de mon diesel pour servir d’huile à friture.

Pour un prochain city-trip, je prévoirai un panier-repas.

(*) Hétéropie : “lieu à l’intérieur d’une société qui obéit à des règles qui sont autres” (merci Étienne Buyse) – source Wikipédia) 


samedi 4 novembre 2023

On peut tirer sur une ambulance ?

Tout le monde connait l’expression : on ne tire pas sur une ambulance. Mais pourquoi pas dans le fond ?


Qu'est-ce que cette exception qui veut qu’on ne puisse pas tirer sur ce type de véhicule ? 

Il n’y a pas de raison.

L’ambulance est fourbe, je vais vous le prouver.

D’abord, elle fait sa maligne. Rien que cette couleur jaune criard, vraiment pas raccord avec le reste du décor urbain, donne envie de jeter des clous devant ses roues !


Non, mais franchement. Cette fausse façon aussi d’indiquer son objet sur le capot, mais À L’ENVERS ! ECNALUBMA. Elle pense être originale.

Quand elle est dans notre dos, on la devine, on la sent, on lit AMBULANCE. Elle est traitre. Jamais elle ne roulera dans l’autre sens. Vous avez remarqué ? Elle vient toujours de derrière…

Et puis ce bruit. Vraiment une plaie. 

On me dit que c’est pour qu’on la laisse passer. Mais pour qui se prend-elle ? 

Et d’abord, qui nous dit qu’il y a une personne malade dans l’ambulance ? Ou qu’elle se dirige à une vitesse vraiment inadéquate sur nos routes encombrées vers une victime à secourir ?

Qui dit que le gars qui met la sirène n’a pas envie de rentrer rapido chez lui ? 

Ou de foncer vers la friterie se commander une “mitraillette” sauce pickles ? 

Ou d’impressionner sa petite copine en traçant à 100 km/h sur le boulevard Lambermont à Bruxelles ?

Non vraiment, elle ne mérite aucun égard et ne peut se mettre au-dessus des lois. 

Et puis cette croix rouge, là. Elle nous nargue. Cette croix est vraiment utile pour la prendre en joue, mais non, madaaaame a décrété qu’elle était intouchable…

Mais que fait la police ?

J'ai la grève !

GRÈVE  : (n.f.) plage. Ou plage horaire pendant laquelle on ne fait rien.